Des Soft Skills très Muskiennes : Réinventer l’Efficacité Gouvernementale

13 nov. 2024
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Des Soft Skills très Muskiennes

 

Une future Administration sous Adrénaline ?

Un nouveau Ministère de l’Efficacité Gouvernementale, piloté par Elon Musk lui-même, est sur le point de transformer la vieille administration américaine. Le but ? Réduire la bureaucratie, en finir avec sa légendaire lenteur et insuffler un souffle nouveau. Dans cette nouvelle version de l’État, chaque minute perdue pourrait devenir une minute volée à la productivité, chaque document qui traîne un maillon de trop, chaque interférence ou collusion une sorcière à chasser. Adieu les procédures éternelles et les cercles d’approbations sans fin ; avec Musk aux commandes, on pourrait entrer dans une ère où la patience est un luxe obsolète. Qu’on l’aime ou non, l’homme fascine, inspire, ou parfois dérange, mais il ne laisse personne indifférent. On a vu comment il a révolutionné certains pans de l’industrie ou de la communication, et on ne peut qu’être curieux de voir ce que cela pourrait donner dans l’administration.

 

Au cœur de l’État : des soft skills sans pitié

 

Sous cette administration futuriste, les vertus “molles” – telles que la diplomatie, l’écoute ou la patience – pourraient parfois passer au second plan. La survie dans ce ministère reposerait sur des soft skills “muskiennes”, d’une efficacité implacable : gestion du chaos, obsession pour les résultats et ténacité brute. Ici, tout est mesuré, tout est rationalisé. Vous imaginez des ministres se déconnecter ? Impossible. Ils seraient eux-mêmes observés en temps réel, soumis à des quotas de performances avec des dashboards transparents pour chaque institution. La productivité deviendrait la nouvelle Constitution.

 

Des KPI comme loi fondamentale : l’État sous surveillance

 

Chaque fonction publique aurait ses KPI (Key Performance Indicators), non plus comme simple outil d’évaluation, mais comme une boussole ou un kit de survie. Les budgets, les dotations, la taille des équipes : tout serait conditionné par les performances de chaque département. Tous les trimestres, des indicateurs de performance rendus publics sur chaque secteur – éducation, santé, sécurité – deviendraient les nouveaux repères de l’efficacité nationale. Qui oserait se cacher derrière les inerties historiques ? Dans ce modèle musklien, chaque excès de lenteur devient une cible. Un modèle où il faut rendre des comptes. Un peu comme dans une entreprise.

 

Cinq minutes chrono : la fin des débats à rallonge

 

Dans un tel ministère, sera-t-il possible d’échapper à la dictature du temps ? Exit les heures perdues en réunions feutrées où chaque mot est soigneusement pesé. La nouvelle approche ? Cinq minutes par point, pas plus. Et surtout… to the point. Le concept est brutal, mais le “super-ministre” de l’Efficacité ne verrait aucune raison de s’attarder sur des détails futiles. Dans ce monde où chaque minute coûte, la fin des consensus s’impose. Et si certains râlent, l’agenda productivité n’attend pas.
Cela suppose qu’il y ait un décideur ultime… on perdrait un peu en nuance, dans le propos, les décisions, les manières de faire, non ?

 

Des lois en “version bêta” : bienvenue dans la législation agile

 

Pourquoi ne pas aller plus loin et traiter les lois comme des lignes de code ? Un système de “législation agile” où chaque loi pourrait être mise à jour, améliorée, voire supprimée en temps réel, comme une mise à jour logicielle validée par différentes chambres en temps quasi réel. Fini les lois immuables, place aux ajustements continus, où chaque politique obsolète est supprimée d’un clic. Dans ce modèle, l’État devient fluide, adaptable, capable de pivoter sans heurt. Ce modèle de flexibilité fait parfois rêver pour son efficacité, mais peut aussi inquiéter face à la forme d’autorité qui pourrait en découler.

 

Des ministères qui pivotent : l’État en mode start-up

 

Dans cet univers musklien, chaque ministère aurait la possibilité de “pivoter” en fonction des retours, tel un laboratoire d’innovation. Imaginez un ministère de l’Éducation réinventé comme un incubateur de pédagogies nouvelles – on envisage, on pilote, on teste à grande échelle, on implémente. Ou encore un ministère de la Santé fonctionnant comme une start-up, où chaque réforme est évaluée en temps réel. Ici, pas de place pour l’inaction : le Parlement lui-même serait réduit à un comité trimestriel de validation des KPI et des orientations stratégiques.

 

Le peuple, actionnaire de la République : feedback citoyen en temps réel

 

Et si cette vision poussée à l’extrême transformait les citoyens eux-mêmes en “feedbackeurs de l’État” ? Chaque citoyen pourrait devenir actionnaire de la République, avec un droit de vote et d’évaluation directe de ses dirigeants. Des plateformes de feedback en continu, où les citoyens noteraient les actions des ministres et les résultats des lois. Ce retour direct deviendrait la nouvelle base de la démocratie, transformant chaque citoyen en investisseur public, garant de l’efficacité collective. Difficile à mettre en place, mais après tout, qui finance les administrateurs ? Les citoyens. Quelque part, ils pourraient exiger des comptes aussi.

 

Une ère d’hyper-productivité, mais à quel prix ?

 

Ce ministère de l’hyper-productivité aurait bien sûr ses conséquences : l’État fonctionnerait telle une machine optimisée à l’extrême, mais pourrait aussi laisser des traces d’inhumanité dans son sillage. L’obsession du rendement et de l’efficacité pure pourrait effacer ce qui fait la singularité des relations humaines. Le prix de cette efficacité serait sans doute une vie publique plus brutale, plus impitoyable, où les écarts sont vite punis et où la patience devient une qualité “inadaptée”. Il y aurait ceux qui en bénéficieraient et ceux qui en seraient laissés pour compte. Le bien commun serait-il vraiment amélioré ?

Certes, ce scénario est peut-être poussé à l’extrême, mais il fait réfléchir. Il sert surtout à illustrer combien les soft skills importent, et qu’il n’y a pas une universalité de soft skills. Chaque écosystème est propulsé au mieux par certaines soft skills.

Après tout, pourquoi une institution publique ne devrait-elle pas se soumettre à certaines obligations de rendement, alors que ses “actionnaires” – les citoyens – financent son fonctionnement ? Peut-être qu’une dose de productivité musclée secouerait cette inertie bureaucratique qui nous semble parfois insurmontable. Oui, cette vision fait peur, mais qui peut nier une certaine curiosité à l’idée de voir ce modèle appliqué, d’observer jusqu’où il pourrait nous emmener ?

 

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