Le Mythe des Soft Skills Essentielles

Les 6 Soft Skills Indispensables pour surperformer (à lire avec une pointe d’ironie…)

 

Tout au long de l’année, les mêmes articles refont surface comme les marronniers : “Les 5, 6, 8 soft skills que toutes les entreprises recherchent.” Et franchement, à les lire, on se croirait dans un magazine de plage entre l’horoscope et le top 10 des régimes détox. C’est presque comique. Mais ca marche, allez voir les like ou partage qui accompagne ces articles le plus souvent vides de sens, même si on essaye au passage de coller le logo de telle institut ou entreprise qui a pu dire une chose pareille.

 

Ils nous servent tous la même recette. La communication ? Un must. Le travail en équipe ? Essentiel. La gestion du temps ? Vital. La résolution de problèmes, la flexibilité, le leadership ? Indispensables, voyons ! Les 6 compétences qui, apparemment, vous transforment en collaborateur de l’année. L’année prochaines ce sera un autres Top 6, ou alors dans l’article suivant de votre feed. Dommage qu’on ne puisse pas (encore) se télécharger ces skills dans son cerveau, on serait à jour en permanence pour être l’employé modèle.

 

Mais sérieusement, qui a décidé que ces six-là étaient les meilleures ? L’auteur de l’article, les DRH, les PDG, les managers, ou peut-être même le stagiaire du coin ? Comme si chaque entreprise, chaque poste, chaque personne n’avait pas ses propres défis et spécificités. Le cliché du “one size fits all” dans toute sa splendeur.

 

Selon ces articles, développer ces compétences est aussi simple que d’acheter une baguette de pain. “Travaillez votre communication”, qu’ils disent. “Soyez plus flexible”, qu’ils insistent. “Devenez empathique”, comme si c’était la recette d’un gâteau facile. Voilà, c’est prêt, vous êtes un pro du soft skill.

 

La réalité est tout autre. Chaque individu a un cocktail unique de forces et de faiblesses. Et ce n’est pas en un claquement de doigts qu’on devient soudainement le roi de la flexibilité ou de l’empathie. D’ailleurs, est-ce vraiment le but de ressembler à cette version idéalisée de l’employé parfait ?

 

Ne serait-il pas plus judicieux de miser sur ses forces naturelles ? Plutôt que de courir après l’illusion d’une polyvalence totale, pourquoi ne pas devenir incontournable là où on excelle déjà ? Parce que soyons réalistes, il y aura toujours quelqu’un de meilleur que vous dans certains domaines. Dans quel univers va-t-on vraiment booster sa confiance en soi ? Certainement pas en essayant de combler toutes ses lacunes.

 

Chaque personne a une combinaison de soft skills qui la rend unique. Cette unicité est un atout, une richesse pour une équipe, une entreprise. Quelqu’un part, quelqu’un a besoin exactement de ce combo de skills et ce pourrait etre le perfect match. Ce n’est pas un hasard si on ne demande pas les mêmes qualités à un commercial manager qu’à un maçon, un manutentionnaire, un réceptionniste dans un hôtel de luxe ou un infirmier. Imaginez le chaos si c’était le cas !

 

Prenons la flexibilité, par exemple. Dans un monde parfait, tout le monde serait capable de s’adapter à chaque situation comme un caméléon surdoué. Mais dans la vraie vie, certaines personnes brillent dans un environnement structuré et s’effondrent dans le chaos. Il y a des jobs où une personne relativement inflexible peut exceller. Pensez à un contrôleur qualité, un comptable, un pilote de ligne, un juge, ou le responsable sécurité d’un site nucléaire… Ce n’est pas exactement le moment de jouer à l’improvisation !

 

Donc, pour revenir à ces fameux TOP 6 soft skills, la vraie question n’est-elle pas plutôt :

 

•  Comprendre ses propres forces et faiblesses (connaître son TOP 8 et son Bottom 3).

•  Trouver un job ou une mission qui valorise ces forces, pour exceller là où on est déjà bon.

•  Devenir incontournable dans son domaine de prédilection.

•  Améliorer certains points si vraiment nécessaire (communication, écoute active, un peu de productivité… mais sans se transformer en robot).

 

Mais surtout, ne tombons pas dans le piège de vouloir devenir quelqu’un d’autre. Demandez-vous toujours à qui profite le crime ?

 

Comme le dit si bien cette citation célèbre, “La place est déjà prise.”