
Une entreprise sans PDG, sans managers, et sans réunions interminables.
Une structure horizontale où chaque décision est prise collectivement, et où la transparence est inscrite dans le code informatique.
C’est le monde des DAO (Decentralized Autonomous Organizations), ces organisations autonomes décentralisées qui redéfinissent déjà le futur du travail.
Pas besoin de l’imaginer : les DAO existent déjà.
Et depuis plusieurs années. Mais on n’en parle pas beaucoup.
Comme le Bitcoin il y a dix ans, personne ou presque n’en parlait. Pas mainstream !
Et pourtant, elles se développent discrètement, portées par la même technologie : la blockchain.
Aujourd’hui, alors que le Bitcoin dépasse les 100 000 dollars, il est temps de regarder au-delà des cryptomonnaies.
La blockchain n’est pas juste un outil pour les transactions financières ou l’échange de jetons. Elle est la clé d’un nouveau paradigme organisationnel, incarné par les DAO et les smart contracts.
Une blockchain, c’est un registre numérique sécurisé, transparent et décentralisé.
Chacun de ces 3 mots est IMPORTANT. C’est ce qui fait que cette technologie peut tout remettre à plat.
Une blockchain, c’est un registre numérique sécurisé, transparent et décentralisé.
Chacun de ces trois mots est IMPORTANT. C’est ce qui fait que cette technologie peut tout remettre à plat. Chaque transaction, chaque donnée est validée collectivement par un réseau d’ordinateurs, puis inscrite de manière immuable.
Les smart contracts, eux, sont des programmes autonomes qui exécutent des actions dès qu’une condition prédéfinie est remplie.
Cela permet de se débarrasser, par exemple, de nombreux tiers de confiance ou intermédiaires actuellement nécessaires.
Et les DAO ? Elles combinent ces deux éléments pour créer des organisations où :
• Les règles de gouvernance sont inscrites dans le code dès le départ et visibles par tous, bien que modifiables via des votes communautaires
• Les décisions sont prises collectivement via des votes. 1 jeton = 1 vote, souvent (bien qu’il existe des alternatives pour éviter une concentration excessive de pouvoir)
• Les participants agissent de manière autonome, sans hiérarchie traditionnelle mais des leaders émergent souvent temporairement pour guider certains projets
MakerDAO est un bon exemple. Cette organisation gère la cryptomonnaie DAI, un stablecoin, sans dirigeant centralisé. Ses membres, dispersés dans le monde entier, votent sur des décisions importantes comme les taux d’intérêt ou des modifications du protocole initial. MakerDAO incarne l’ambition d’une finance décentralisée : un système alternatif sans autorité centrale, mais où la communauté détient le pouvoir.
Révolutionner l’entrepreneuriat
Imaginons une jeune startup, à l’origine d’une plateforme innovante. Après avoir prouvé l’efficacité de son produit et conquis une première base d’utilisateurs fidèles, ses fondateurs prennent une décision audacieuse : transformer leur entreprise en DAO.
Les utilisateurs, partenaires et contributeurs deviennent alors les véritables décideurs.
Voici ce qui pourrait se passer :
1. Une gouvernance collective
Toutes les décisions importantes – nouvelles fonctionnalités, priorités de développement, choix de collaborations stratégiques – sont soumises à des votes communautaires, accessibles via des tokens de gouvernance.
Par exemple, la communauté pourrait voter pour intégrer des fonctionnalités spécifiques, financer des projets, ou encore allouer des ressources pour des initiatives en faveur de groupes sous-représentés.
2. Un écosystème participatif récompensé
Dans ce modèle, les contributeurs ne se contentent pas de voter. Ceux qui apportent une valeur ajoutée sont directement récompensés. Qu’il s’agisse de développeurs, de designers ou de participants actifs comme des modérateurs, chacun reçoit des tokens en échange de ses contributions.
Ces tokens, échangeables ou utilisables au sein de l’écosystème, permettent d’accéder à des fonctionnalités avancées ou d’être convertis en cryptomonnaies ou devises classiques.
En basculant vers ce modèle décentralisé, la startup ne se contente pas d’améliorer sa transparence : elle engage sa communauté dans une co-création continue, où chaque utilisateur devient aussi un acteur de sa gouvernance.
Révolutionner le future du travail ?
Les DAO ne signifient pas forcément des organisations plus petites. Elles peuvent être de taille réduite, comme celles qui se concentrent sur des missions spécifiques, par exemple financer des artistes ou gérer des projets locaux.
Mais elles peuvent aussi être gigantesques.
Uniswap, souvent comparé à une place de marché automatisée pour les cryptomonnaies, est un exemple de grande DAO. Avec des milliers de membres et des milliards de dollars en actifs, elle rivalise avec les grandes entreprises traditionnelles.
Ces grandes DAO fonctionnent souvent par division en sous-groupes ou “guildes”, autonomes dans leurs objectifs, tout en restant connectés à l’ensemble de la communauté.
• Transparence totale : Toutes les décisions sont traçables, les débats publics, et les votes accessibles à tous
• Autonomie : Les membres participent sans hiérarchie, chaque voix comptant selon des règles établies
• Participation globale : Les frontières géographiques ne limitent plus la collaboration
Le télétravail a montré que nous n’avons plus besoin d’être physiquement ensemble pour collaborer. Les DAO poussent cela encore plus loin : elles n’ont ni bureaux ni hiérarchies physiques.
Dans une DAO, les responsabilités émergent en fonction des besoins. Il n’y a pas de PDG fixe, mais des membres qui se distinguent temporairement pour mener un projet spécifique.
Comme toute innovation, les DAO posent des questions :
• Comment éviter les conflits d’intérêts dans une gouvernance collective ?
• Comment motiver les membres sans hiérarchie traditionnelle ?
• Et surtout : comment s’adapter aux réglementations, encore floues dans de nombreux pays ?
Pourtant, ces défis n’enlèvent rien à leur potentiel. En tant que laboratoire d’expérimentation organisationnelle, les DAO pourraient influencer bien au-delà du monde numérique.
Une DAO offre à ses membres une voix active dans son développement, une autonomie collective, et des récompenses équitables. Ces organisations incarnent une nouvelle manière de penser le travail et la gouvernance, où la transparence et la participation deviennent les piliers du fonctionnement.